Nanon, la petite fille de la Commune de Paris

Dans mon nouveau roman, quatre personnages haut en couleur rencontrent le marchand d’avenir, qui leur propose des objets venus de leur futur. L’un des quatre, Nanon, est une petite fille de la Commune de Paris de 1871, avec des rêves de canons et d’égalité sociale plein la caboche !


« Sur le bord du ch’min, des drapeaux rouges ont poussé comme des fleurs de printemps. C’est des pétales sanglants qui claquent au vent, y font autant d’bruit qu’les pales du vieux moulin. C’est des genres de coquelicots géants qui sentent la poudre et la canonnade ! Dix minutes plus tard, j’quitte Montmartre pour entrer dans la ville grise. L’est bizarre, cette grande ville à moitié vide mais toujours noire de monde ! On dirait un cadavre décapité mais qui continue à bouger. Qui mène sa vie comme si d’rien n’était ! Sa tête lui manque pas, en fait. P’t-être ben même qu’elle lui servait à rien, finalement ? »


« — Bien, aujourd'hui nous mettrons à profit les récents événements pour une petite leçon de physique. Vous observerez par là, en direction de la place de Clichy.

Soudain, une lumière rougeoie un court instant. Pis un nuage de fumée monte au ciel. Quelques secondes plus tard, j’entends un roulement de tonnerre.

— Tout le monde aura bien vu le coup de canon de la barricade de Clichy ? que demande le marchand d’avenir. Et qu’aurez-vous remarqué de surprenant ?

J’avais pas ce genre de leçons avec les curetons, eux donnaient plutôt dans l’barbant. Genre lectures de Bible et chants en latin qu’on y comprenait rien. Jamais qu’y nous auraient montré un coup d’canon, les sermoneux ! Par contre les coups d’bâtons, ça y’allait... Avec eux, on en apprenait plus sur le Ciel que sur la Terre où qu’on est. Mais en fait, avec eux, c’était l’enfer. Sur le mur du fond, je distingue encore la trace de l’ancien crucifix. La première fois que j’ai vu le marchand d’avenir, l’était sur une échelle en train de l’enlever.

Je lève la main en silence, comme il paraît qu’on fait dans les assemblées révolutionnaires.

— Le son, il était pas là en même temps que la lumière, que je dis quand le marchand d’avenir m’interroge enfin. »


En tant qu'écrivain amateur, la Commune est une source d’inspiration puissante, porteuse d’un idéal fort.

Le livre est disponible sur les sites de libraires (papier, numérique) ou directement chez l’éditeur ici :

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