Là où sera la dynamique populaire, nous serons !

En 2006, nous espérions qu'une dynamique populaire porterait notre mouvement. Malgré un frémissement, cette dynamique n'a pas eu lieu. Puis Buffet est passée en force, en espérant qu'une dynamique populaire se crée autour de sa candidature. En vain. Et pouf ! Voilà qu' UNE DYNAMIQUE POPULAIRE NAIT AUTOUR DE JOSÉ BOVÉ (voir mon analyse précédente).

Cette dynamique ne se crée pas exactement sur les positions du rassemblement unitaire antilibéral (notamment le candidat consensuel). À partir de là, nous devons choisir. Soit nous restons figés, nous nous fossilisons sur nos positions. Ce serait commettre la même erreur que le PCF et la LCR, qui refusent de reconnaître l'absence de dynamique derrière les candidatures Buffet et Besancenot.

Soit nous nous adaptons. Nous disons : " LÀ OÙ SERA LA DYNAMIQUE POPULAIRE, NOUS SERONS". Nous faisons nôtre la candidature antilibérale de José Bové, même si elle ne réalise pas le consensus parfait entre nous. Car ce qui compte vraiment n'est pas ce qui se passe "entre nous". Un candidat choisi par la dynamique est le meilleur choix possible ; l'élection présidentielle n'est pas la rencontre entre un homme et les militants ! Les primaires internes du PS, de l'UMP et du PCF sont une erreur.

La dynamique populaire ne se commande pas. C'est elle qui doit nous commander. Elle surgit de manière inattendue, comme lors de la campagne du Non, et on ne peut que la saisir au bond. Citons Yslaire (ça change de Marx !) : "C'est toujours la foule qui décide des révolutions. Il faut la suivre !".

La candidature de José Bové peut-elle être "la candidature unitaire" ? Dans mon collectif, il y a toujours des militants PCF et des militants LCR. Des écologistes et des socialistes, et les autres sensibilités ne sont pas parties non plus. Toute la gauche est réunie. Donc LE RASSEMBLEMENT EST TOUJOURS UNITAIRE. L'unité n'a jamais été conçue comme la totalité des antilibéraux, en effet LO et le PT n'en ont jamais été.

Comme la LCR, l'appareil PCF ne doit disposer que d'un rôle d'observateur au sein du collectif national, au moins en ce qui concerne la présidentielle. Le PCF jouait un rôle un peu particulier car il s'est beaucoup investi dans la création des collectifs. Mais tout enfant doit s'émanciper de ses parents : NOUS AVONS TRAVERSÉ NOTRE CRISE D'ADOLESCENCE, IL EST TEMPS DE GAGNER NOTRE INDÉPENDANCE.

Nous pouvons donc légitimement déclarer une candidature unitaire, sans l'aval de la direction du PCF, mais avec celui d'une partie de ses militants. Pour autant, n'abandonnons pas tout espoir de voir revenir le PCF et la LCR dans l'unité. Pour cela, il faut un rapport de force que seule une candidature portée par une dynamique peut construire.

La dynamique populaire est un rouleau compresseur. Et juste devant le rouleau, nous avons Buffet et Besancenot. S'ils restent, ils se feront écraser. S'ils s'écartent, s'ils retirent leurs candidatures, cela risque d'être pris pour une défaite, voire une humiliation. Nous devons tout faire pour que cela ne soit pas le cas : Buffet et Besancenot ne doivent pas s'éloigner du chemin du rouleau compresseur, ils doivent monter dedans. Nous devons réfléchir à une "porte de sortie honnorable" pour réparer les erreurs des partis et leur tendre la main.